02 mars 2009

Élie Wiesel, un prix Nobel de la Paix qui fait l’éloge de la torture ?




M. Élie Wiesel, prix Nobel de la Paix, souvent présenté comme une conscience de notre temps, n’y est pas allé de main morte. Il a littéralement voué aux gémonies M. Bernard Madoff : « Psychopathe est un mot trop gentil pour le qualifier, aurait-il déclaré, selon l’AFP, citant « le New York Post » de vendredi 27 février 2008. Il devrait être placé à l’isolement pendant au moins cinq ans avec un écran sur lequel seraient diffusées des photos de ses victimes [...] Il faudrait inventer n’importe quoi pour le faire souffrir (...) Il devrait être présenté à des juges qui trouveraient un châtiment ».


Comme tant d’autres gens fortunés, M. Wiesel avait confié la fortune de sa fondation – 15 millions de dollars, dit-on – entre les doigts de fée de M. Madoff. Celui-ci versait par magie, en effet, à ses clients des dividendes défiant toute concurrence sur le marché. Le miracle résultait d’un système de cavalerie bancaire, dit « pyramide de Ponzi », du nom d’un certain Charles Ponzi, un Italo-Américain des années 1920 qui s’était illustré dans ce type d’ escroquerie. La technique consiste en gros à rétribuer les anciens déposants avec les dépôts des nouveaux, sans avoir à attendre un retour sur un investissement qu’on n’effectue évidemment pas.

On reste toutefois surpris de la violence des propos de M. Wiesel, une personnalité dont les campagnes de promotion de ses innombrables livres dans les médias emmenaient jusqu’ici ses lecteurs ou auditeurs dans la stratosphère de la spiritualité, bien loin des triviales préoccupations financières terrestres : « J’ai un penchant pour le mysticisme », confiait-il encore récemment au Nouvel Observateur, le 23 octobre 2008, lors de sa tournée de promotion de son dernier ouvrage. Or, le sort qu’il rêverait de réserver à M. Madoff ne ressemble-t-il pas à un éloge de la torture ? De la part d’un prix Nobel de la Paix qui s’est taillé une réputation, sinon de saint laïc, du moins de sage dont les avis sur le destin de l’humanité sont sollicités par les grands de ce monde, c’est pour le moins inattendu, fût-ce sous le coup d’une sainte colère.