27 octobre 2009

L'Amérique en dépression : c'est officiel !

On a très peu entendu parler de Mr. Joe Biden, depuis qu’il est devenu Vice-Président américain. Il a cependant eu sa petite heure de gloire la semaine dernière en affirmant que la situation de l’emploi aux États–Unis est telle que l’on ne se trouve plus dans un contexte de récession mais d’authentique dépression. Le fameux analyste financier Bill Bonner, de la Chronique Agora, est du même avis : il écrivait vendredi : « Nous sommes dans une dépression, pas dans une récession ».

Patrick Artus, économiste en chef chez Natixis, n’est pas en reste en matière de véhémence. Il écrivait mercredi : « Que les gouvernements aient le courage de dire la vérité aux Européens ! ».

La vérité ? à quel sujet ? Citons-le :

« Au lieu d’entretenir l’espoir d’une reprise rapide de la croissance et de l’emploi, les gouvernements feraient mieux de dire aux Européens qu’ils vont être confrontés :

[Premièrement,] à une perte irréversible d’emplois dans les secteurs qui se contractent après la crise (la construction, la finance, les biens durables…), d’où un chômage durablement très élevé ;

[Deuxièmement,] à l’absence d’idées pour créer des emplois nouveaux en quantité suffisante pour compenser les pertes d’emplois ;

[Troisièmement,] à la déformation du partage des revenus au détriment des salariés, avec le chômage élevé, les dé-localisations… »

Où est l’époque – pourtant pas si lointaine – où Mr. Artus et moi-même – disions toujours le contraire l’un de l’autre ?

J’ai évoqué le nom de Bill Bonner, tout à l’heure. John Mauldin, est lui aussi un analyste financier vedette, ami d’ailleurs de Bill Bonner. Je viens de lire son courrier en date de vendredi. Mauldin n’est pas sûr que le monde soit déjà plongé dans la dépression. Mais qu’offre à lire sa newsletter hebdomadaire ? une longue évocation nostalgique et pas toujours très cohérente de son enfance et de celle de son ami Bill Bonner.

Mauldin est né dans la misère et il s’interroge si tel ne sera pas aussi le sort de ses propres petits-enfants : « De la misère à la misère, en trois générations seulement ! », ironise-t-il. Et son courrier se conclut par une profession de foi à la fois grandiloquente et sans grande conviction dans le retour prochain de l’Amérique au premier plan des nations. Hum… hum ! Une chose est certaine : la dépression, à titre personnel, John Mauldin y est déjà !

L'article de Paul Jorion c'est ici