14 mai 2008

Trumpet summit au Petit faucheux

La Sacem signe un accord avec Nokia... et alors ?


C'est l'info essentielle sans laquelle votre journée n'aurait pas été totalement satisfaisante. La Sacem annonce qu'elle a signé un accord avec Nokia pour l'ouverture en France de son service Nokia Music Store. Le contrat a été signé pour une durée d'un an et couvre l'écoute en streaming et le téléchargement de musique sur la plateforme internet de Nokia, et sur les téléphones mobiles.

Le service en lui-même est sorti en France dans l'indifférence quasi générale, le 23 avril dernier, sur le même modèle qu'en Grande-Bretagne, Allemagne, Finlande, Italie, Pays-Bas, Australie et Singapour. 1 euro le téléchargement d'un titre, ou 10 euros pour un album complet. Le service sur PC permet également d'écouter en streaming l'ensemble des 2,5 millions de chansons issues des catalogues des 4 majors, moyennant 10 euros par mois.

Puisque le service est déjà sorti depuis le 23 avril, la Sacem s'empresse de préciser que le contrat avait bien été signé avant l'ouverture du service. C'est normal, c'est la loi qui l'exige. Ca ne méritait pas un communiqué. Pourquoi donc sortir un communiqué spécifique, qui plus est deux semaines après l'ouverture de Nokia Music Store en France ?

Il s'agit sans doute d'une manière de féliciter Nokia de sa bonne discipline et de tacler par contraste les multiples services de musique en ligne qui, excédés par la lenteur des négociations, ouvrent dans l'illégalité avant-même d'avoir négocié tous les accords nécessaires. Les producteurs ont eux-mêmes tapé du poing sur la table il y a quelques semaines. C'est aussi, à la veille du débat sur la loi Hadopi et alors que les accords Olivennes sont remis en cause, une occasion pour la Sacem de rappeler son soutien aux offres légales payantes. "Cet accord démontre notre volonté de faciliter le développement de nouveaux vecteurs de diffusion de la musique en ligne dans un cadre respectueux des droits des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique", explique ainsi Bernard Miyet, le Président du Directoire de la Sacem.

La Sacem caresse donc publiquement la petite tête blonde de Nokia qui a patiemment attendu deux ans après l'acquisition de Loudeye pour ouvrir son Nokia Music Store dans différents pays du monde. Pendant ce temps, la relève qui n'a pas attendu de signer tous les accords est arrivée avec ses gros bras musclés. Et aujourd'hui, quel est l'intérêt de l'offre de Nokia avec ses 10 euros par mois lorsque Deezer offre le même service... gratuitement ?

merci ratatium

Adieu musique, je m'en vais trouver un vrai job !

Après une quinzaine d'années passées à produire de la musique, Volker Kahl décide de tout lâcher pour se consacrer à un "vrai" boulot. Entre déception du business actuel de la musique et manque de temps et d'argent pour se consacrer à sa passion, il n'hésite pas à afficher son pessimisme pour l'avenir de l'industrie... et offre son oeuvre complète en MP3.

Nous sommes dans une période charnière. L'industrie du disque mute mais n'a pas encore trouvé ses marques. En attendant, le nombre d'artistes et de labels à tomber au combat ne cesse de croître. Bien sûr, il ne faut pas voir l'affaiblissement de l'industrie du disque comme un danger à la création – des artistes, il y en aura toujours – mais on ne peut non plus nier qu'elle ne soit pas sans conséquence dessus.

Entre-t-on dans une ère d'appauvrissement musical ? En tout cas, les artistes sont aujourd'hui plus que jamais confrontés à un choix : celui d'arrêter ou de ne plus compter de leur création qu'elle leur rapporte de l'argent, voire même qu'elle soit rentabilisée. Et si nous osons parler d'appauvrissement musical, c'est parce ce choix concerne avant tout les franges les plus fragiles et novatrices du monde de la musique.

L'article sur Flashbulb nous avait déjà donné un aperçu du problème. Si la création est là, il devient pour ceux qui la produisent presque impossible de la rentabiliser. Le problème est loin d'être nouveau, et a toujours existé pour les niches les plus expérimentales. Mais aujourd'hui il semble trouver un écho sans pareil.

Cette fois-ci, c'est de Volker Kahl que l'on parle. Cet artiste allemand est l'auteur d'une musique électronique très orchestrale, largement influencée par la musique cinématographique. Il s'est produit à la fois en solo sous le nom de Kattoo, sur le label Hymen, et avec Gabor Schablitzki pour le projet Beefcake. Il y a quatre mois de cela, il annonçait sur son site sa démission du monde de la musique.

"Depuis que j'ai commencé à faire de la musique au début des années 90 jusqu'à aujourd'hui, beaucoup de choses ont changé" explique-t-il. "Mes visions musicales et le business autour de la musique ne sont plus les mêmes. Mes visions sont toujours vivantes, mais le business est presque mort et avec lui le temps de réaliser ces visions. C'est triste à dire, mais le marché de l'édition de CD n'a pas de vrai futur car le groupe de gens qui achète des CDs décroît d'année en année."

"Cela n'a plus aucun sens d'investir de l'argent et de l'énergie dans la production de musique si vous pouvez seulement vendre 500 copies en trois - quatre ans. C'est ridicule et ça n'a aucune perspective d'avenir. Inverstir du temps et de l'argent dans la production de musique est une entreprise kamikaze ces jours-ci. Le temps et l'argent que cela me prend ne vont pas avec les quelques ventes. Je ne peux plus continuer comme je l'aurais voulu et en suis arrivé à la conclusion qu'il n'y a plus de raison de rester plus longtemps dans ce "business" comme dans le passé."

En conséquence, Volker Kahl a lâché sur un serveur FTP tous les morceaux qu'il a produit en solo. Il a décidé d'arrêter la musique, de se consacrer à un "vrai travail plutôt que de créer de l'art sans valeur". "Quand et comment je continuerai la production musicale ? Je ne sais pas vraiment" annonce-t-il. "Nous verrons ce que le futur m'offrira. Donc, téléchargez ce que vous voulez et si vous souhaitez me soutenir, faites une donation du montant de votre choix. Regardez les statistiques journalières et demandez vous si il y a une réponse pour financer la production de musique à l'avenir. Je suis sûr que vous le ferez....... ;)"
Mois Trafic MP3 téléchargés Donations reçues Argent versé
Avril 15768 Mo 2167 5 103,74 €
Mars 15970 Mo 2195 8 149,62 €
Février 6735 Mo 926 5 105,41 €

Evidemment, on ne va pas s'en priver. Si on calcule la moyenne, on trouve que Volker Kahl a reçu 0,06 € par morceau téléchargé. Sachant qu'une maison de disque reçoit généralement 0,70 € d'un morceau téléchargé, et que l'artiste perçoit autour de 8 % de cette somme dans les circuits traditionnels, on est finalement pas loin de compte. 0,068 € chez Kahl, 0,056 € pour un artiste dans le circuit traditionnel.

Peut être Volker Kahl aurait perçu plus dans un schéma de distribution classique ; il n'empêche que son initiative montre que le système de donation sans intermédiaire n'est pas si absurde que ça. Vu le nombre de MP3 téléchargés et le nombre de donneurs, on peut tout de même se demander si il est vraiment juste qu'un petit nombre d'acheteurs paient pour tous les autres. Mais, dans le fond, le Peer-to-Peer n'induit-il pas déjà cela ?

merci ratatium

Pour couper la branche, faisons d'abord croire qu'elle est morte

http://www.umj-asso.com/accueil.php

Quelque part en France, un festival de jazz s’est vu récemment supprimer une subvention publique, à trois semaines de son ouverture. Il n’est pas le seul : d’autres, dans le cinéma ou le théâtre, ont vécu pareille expérience il y a peu. D’autres s’attendent à la vivre.

La brutalité de ces coupes franches dans les subventions, mais également la rapidité avec laquelle elles sont opérées, nous disent assez qu’il ne s’agit pas d’un changement, même brutal, d’une politique culturelle : c’est tout simplement l’abandon de toute politique. Le prétexte d’une « réduction de la dette », d’un « effort de la part des artistes » (parce que ce serait donc le jazz qui aurait creusé la dette extérieure de la France ? Je ne nous savais pas si puissants...), systématiquement invoqués, sont devenus les leurres misérables d’un argumentaire de boutiquiers.

Des choix sont toujours possibles, même dans un ensemble de choses à sacrifier — c’est la définition même de la politique : si donc la culture paie les pots que d’autres ont cassés, c’est que la culture n’a pas sa place dans la vitrine de la boutique. Dehors également les petits hôpitaux, les cours d’appel de province, les bureaux de poste, les enseignements rares... Bientôt on nous annoncera triomphalement que les comptes sont à l’équilibre. Forcément : la boutique sera totalement vide, et il n’y aura plus rien à financer.

Et nous ? Nous, les jazzeux, nous dont la musique fut (j’hésite sur le temps du verbe...) une révolte, et la réalisation en acte, chaque soir, de la plus belle des utopies politiques ? Car qu’est-ce que c’est, improviser à plusieurs, sinon mettre en jeu sa liberté au service du collectif ? Qu’est-ce que c’est, prendre un solo, sinon voler grâce aux ailes des autres ? Qui entend encore aujourd’hui dans le jazz la démocratie telle qu’on la rêve ? Jouer libre, égal aux autres, soutenant les autres et soutenus par eux... Je crois qu’il y a un pays, en Europe, qui a pris ça pour devise, il y a longtemps... mais ce sont LES devises qui l’ont remplacé. Nous le savons tous, nous le dénonçons tous plus ou moins fort, ce qui nous permet de nous compter et de nous tenir chaud.

Alors ? Combien de temps encore, l’indignation à la place de la révolte ?

© Tristan Macé, vice-président de l’UMJ

Ce texte est l’Édito de la Newsletter de l’UMJ (mai 2008)
L’UMJ (Union des Musiciens de Jazz)
19, rue des Frigos
75013 Paris
Tel : 01 45 83 22 71

Amy Winehouse parodiée

06 mai 2008

Information Disques Futura et Marge mai 2008

INFORMATION DISQUES FUTURA ET MARGE : MAI 2008
http://futuramarge.free.fr

Nouveauté Marge & réappros Futura


Marge 40 Futura Ger 23 Futura Swing 05
Trio 3 Anthony Braxton Jaki Byard
Oliver Lake Récital Paris 71 Parisian solos
Reggie Workman (1971) (1971)
Andrew Cyrille
Wha's Nine
(2007)

Réappro Futura & nouveautés Blue Marge et Marge



Futura Ger 42 Blue Marge 1010 Marge 39
Chris Woods quartet Ray Mauger trio Laurent Geniez
Chris meets Paris Chloé Paco el Lobo
(1973) (2007) Octave z
Hors Pistes (2006-2007)


Distribution détaillants en France : Socadisc (www.socadisc.com)
Ventes en ligne sur le site Internet (http://futuramarge.free.fr)
Paiement par chèque ou par PayPal

Disques Marge, Blue Marge, Impro, Jazz Unité & Futura disponibles en mai 2008


Marge 40 : Trio 3 (Oliver Lake, Reggie Workman, Andrew Cyrille) "Wha's Nine" (2007)
Marge 39 : Laurent Geniez / Paco el Lobo / Octave Z "Hors Pistes, Flamenco nouveau" (2006-2007)
Marge 38 / Double CD : ODIM (R. Campbell, D. Carter, W. Parker, H. Drake) “Live in Paris” (2006)
Marge 37 : James Spaulding quartet (P. Christophe, R. Dever, M. Benhammou) "Down With It" (2006)
Marge 35 : Arnaud Sacase quartet (J. Le Masson, B. Duboc, A. Paganotti) "Septentrion" (2003)
Marge 33 : Ricky Ford quintet (E. Henderson, K. Lightsey, J. Lewis, D. Sides) "Green Note" (2003)
Marge 32 : Claudine François quartet (S. Potts, J.-J. Avenel, J. Betsch) "Lonely Woman" (2003)
Marge 31 : Rob Brown quartet (R. Campbell, W. Parker, H. Drake) "The Big Picture" (2003)
Marge 27 : Luc Rebelles/Fred Malle Luniks Project “L. Rebelles, F. Malle...) “Jazz Frelaté” (2001)
Marge 26 : Éric Barret / Simon Goubert duo "Linkage" (1999)
Marge 23 : Abdelhaï Bennani quartet (Itaru Oki, Alan Silva, Makoto Sato) "Enfance" (1998)
Marge 22 : Richard Davis quartet (Ricky Ford, Curtis Clark, Andrew Cyrille) "Total Package" (1997)
Marge 18 : Philly Joe Jones octet (C. Davis, G. Ferris, H. Singer, G. Adler, W. Little...) "Filet de sole" (1981)
Marge 13 : Stu Martin trio (Gérard Marais, Claude Barthélémy) "Sunrise" (1979)
Marge 08 : Archie Shepp quartet (S. Kessler, B. Cunningham, C. Jarvis) "Things Have Got to Change" (1979)

Blue Marge 1001 / Double CD : Archie Shepp Attica Blues big band "Live at the Palais des Glaces" (1979)
Blue Marge 1002 : Roy Haynes quartet (R. Strobert, M. Fiorillo, D. Jackson) "Live at the Riverbop" (1979)
Blue Marge 1006 : Roger Raspail ens. (R. Raux, A. Jean-Marie, D. Malherbe...) "Fanny's Dream" (1997)
Blue Marge 1007 : Raymond Boni Fortuna 21 octet (J. McPhee...) "Terronès, Suite andalouse" (2003)
Blue Marge 1008 : Éric Barret septet (A. Besson, E. Löhrer, B. Moussay...) "My Favorite Songs" (2004)
Blue Marge 1009 / Double CD : Ted Curson ensemble (A. Jean-Marie trio, P. Pédron...) "In Paris" (2006)

Blue Marge 1010 : Ray Mauger trio (Alain Raman, Chris Dailey) + invité (Félix Perron) "Chloé" (2007)

Impro 01 : Archie Shepp quartet (S. Kessler, C. Brown, C. Jarvis) "Parisian Concert, vol. 1" (1977)
Impro 05 : Archie Shepp quintet (E. Hollins, S. Kessler, B. Cunningham, C. Jarvis) "Bird Fire" (1979)
Impro 07 : Barney Wilen & Dièse 440 (M. Bertier, G. Loizillon, C. Micheli) "Live in Paris" (1983)

Futura Ger 10 : Siegfried Kessler trio (B. Phillips, S. McCall) "Live at the Gill's Club" (1969)
Futura Ger 11 / Digipak : Georges Arvanitas trio (J. Samson, C. Saudrais) "In Concert" (1969)
Futura Ger 38-39 / Digipak - Double CD : Georges Arvanitas trio "Live Again" (1973)
Futura Ger 41 / Digipak : Dexter Gordon, Sonny Grey, Georges Arvanitas trio "Parisian Concert" (1973)
Futura Ger 42 : Chris Woods & Georges Arvanitas trio "Chis meets Paris meets Chris" (1973)

Futura Swing 03 : Freddie Redd trio (Didier Levallet, Didier Carlier) "Under Paris Skies" (1971)
Futura Swing 05 : Jaki Byard "Parisian solos" (1971)
Futura Swing 07 : Dany Doriz trio (P. Duchemin, P. Lebeugle) "On the New Jersey Road" (2005)

Futura Son 01 : Raymond Boni solo "L'Oiseau, l'arbre, le béton" (1971)
Futura Son 05 : Bernard Vitet (J.-P. Rondepierre, F. Tusques, B. et J. Guérin...) "La Guêpe" (1971)

Futura Red 07 : Barricade (F. Billard, M. Branlo, J. Racaille...) "Le Rire des camisoles" (1969-1974)

Disques Futura et Marge
Production : Gérard Terronès
127, rue Amelot
75011 Paris / France
tél. / fax : 33 (0)1 40 09 20 76
e-mail : futuramarge@free.fr
http://futuramarge.free.fr
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